Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
The sound chaser
2 janvier 2007

King Crimson : Red

reeeeeeeeedok

Après eux, l'apocalypse.

King Crimson - Red (Virgin - Discipline - 1974)


3e grand cycle du roi pourpre et dernier disque, le plus noir et expérimental des 70's, après la période lyrique (les 2 premiers albums) et le second cycle, jazz/musique de chambre, Red sort à titre posthume : Fripp excédé, ayant dissous le groupe quelques mois avant la sortie de ce vinyle, énervé des désaccords continuels au sein de sa créature, changements de personnel et départ d'un peu tout le monde sans oublier les pressions internes...

Red est donc l'album noir de fin, Fripp ne reformera le groupe qu'en 80 (pour une mouture très électronique mais ça c'est une autre histoire, tout aussi passionnante) et celà se sent d'ailleurs à l'écoute. Formidable chant du cygne, grunge sombre avec presque 20 ans d'avance.


Liste des pistes :

  • 1/ Red (6:16)
  • 2/ Fallen angel (6:03)
  • 3/ One more red nightmare (7:10)
  • 4/ Providence (8:10)
  • 5/ Starless (12:16)


1/ Red est un instrumental lourd, martial, agressif qui indique d'emblée la couleur de l'album. Mais curieusement le milieu du morceau laisse la guitare devenir brusquement aérienne comme un aigle menaçant qui survolerait sa proie.
A chaque fois que j'écoute Red, je pense à une musique de film d'horreur. Etonnant non ?

2/ Fallen Angel est sombre balade. Comprendre que c'est une chanson presque normale mais les paroles montrent bien que l'on reste sur ce chemin de l'obscurité : un gamin est tué le jour de ses 16 ans dans les rues de New-York. Comme anniversaire, on trouve plus gai, je vous l'accorde... O_o

Magnifique passage de guitare électrique vers 3 minutes.

3/ One more red nightmare...N'est pas une allusion au communisme. :)

En fait plus une critique de l'Américain bien pensant sur fond de rock-Jazz avec clapements de mains et la guitare de Fripp qui rôde toujours aux aguets. Un titre très groovy avec d'excellents morceaux de saxophone avec une fin qui n'est pas sans rappeler celle de "welcome to the machine" de Pink Floyd qui sortira un an plus tard.
Le Frippon reste en avance.

4/ Providence est un titre improvisé live (mais les sons du public ont étés gommés au mixage) et c'est le plus dur d'accès du groupe et curieusement il se rapproche assez des morceaux inquiétants de Silent hill (l'ost 1, la plus "hard"). Mon conseil ? L'écouter dans le noir pour vivre l'ambiance formidablement désenchantée de cette "introduction" à Starless, LE grand morceau du groupe.

5/ Starless.... Ok on y est, voilà le plus grand morceau du groupe, le plus noir, le plus jouissif mais pas le plus long (comparé aux 23 minutes de "lizard" sur l'album éponyme), en tout cas le meilleur.

Starless débute lentement, mélancoliquement, les 4 premières minutes, chantées sont le thème principal avant soudain d'embrayer sur une note de guitare électrique qui se répète lentement, dangereusement. Signal d'alarme. A cette note s'en glissent vicieusement d'autres pour former une suite qui monte d'accords en accords tandis que les percussions résonnent dans le noir comme des pieds qui cliquettent. Le morceau évolue lentement, de plus en plus, dévoilant une tempête qui gronde au fur et à mesure que les notes se rajoutent de plus en plus jusqu'au paroxysme.
Soudain tout se détraque, on bascule dans un chaos de rock-jazz qui va a 100 à l'heure presque joué sans filet, ralentit, puis se redétraque rapidement, presque improvisé avant de revenir brutalement au thème principal dans la dernière minute finale, mais où tous les instruments de l'album jouent (même le violoncelle de Providence), comme un adieu vibrant et déchirant......

Publicité
Commentaires
N
Woah ! Tu es l'une des rares personnes à avoir du King Crimson en sonnerie de téléphone pour moi...Respect, vieux ! ;)
S
C'est simple, l'intro de "One more red nightmare, elle est du genre à avoir un effet aussi magique que le "Smoke on the water" de Deep purple, mais en nettement plus compliqué.<br /> Mais tendez bien l'oreille, car c'est la batterie qui apporte à cette intro cousine de "Smoke" qui apporte toute la différence.<br /> C'est aussi de la haute volée, le rythme (en 7/4) du morceau est des plus complexes, d'une ingéniosité rythmique inégalée où Bill Bruford enlève des notes à sa partition... On attend le coup de grâce qui ne vient pas: c'est comme une fessée donnée par une maîtresse SM, c'est l'attente de cette claque décalée, qui ne vient pas et qui finalement frappe par surprise, qui est jouissive.<br /> C'est simple, c'est ma sonnerie de téléphone!
N
Hé hé, on se rejoint là dessus ! :)
P
Bon je te l'ai déjà dit par ailleurs: un de mes albums de chevet!
Publicité
Archives
Publicité