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The sound chaser

17 février 2009

David Bowie : Black tie white noise

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David Bowie : Black tie white noise - (EMI - 1993)

Pour beaucoup, le grand retour de Bowie s'effectuerait en 1995 avec l'impressionnant "Outside" qui en marquera plus d'un ("the heart filthy lessons" en générique de fin de Se7en (David Fincher), "I'm deranged" en ouverture et fermeture de Lost Highway (David Lynch)...). C'est oublier trop vite cet album aux nombreuses pépites qui dévoile qu'en 1993, le grand Bowie est bel et bien de retour.

Autant dans l'artwork et la présentation que l'aspect musical, tout se présente comme soigné et distingué de bout en bout qu'on ne peut qu'être admiratif. La pochette est signée Nick Knight et les photos du livret ont été prises par Peter Gabriel himself (on regrettera qu'il n'y ait pas eu de collaboration musicale entre les deux grands par contre). 2 des 3 clips seront signés Mark Romanek. Quand au panel de musicien, on y trouve aussi bien Lester Bowie (aucun lien de parenté au passage) du Art Ensemble of Chicago en tant que prestigieux trompettiste, Mick Garson au piano et Nile Rogers ("le freak c'est chic", c'est lui) à la production. Le bonhomme officiait déjà en tant que producteur du ultra-vendu "Let's Dance" qui signait le début d'une longue déchéance créative du Thin White Duke. Ici c'est l'inverse et l'on peut voir cette nouvelle collaboration comme d'agréables et enchanteurs nouveaux augures.

Ce qui surprend dans ce nouvel album, outre sa tonalité pop-jazz-world parfois d'un aspect dance déroutant (l'instrumental "Pallas Athena" mélancoliquement énergique --non ce n'est pas paradoxal...), c'est sa fraîcheur. On a connu le bonhomme plus sombre et déprimé, or là, tout respire un certain bonheur. Le mariage de Bowie avec le top-model Iman l'année précedente doit y être pour quelque chose assurément. Chacune des musiques devient donc irrésistible, même quand elle arbore un contexte sombre ("Jump they say" évoque par exemple le suicide de Terry Bowie, le frère du chanteur), ce qui rajoute un certain charme à ce disque qu'on peut plus ou moins qualifier de novateur.

En 1993, notre Ziggy était de retour pour un bon moment...


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15 février 2009

Al Di Meola : Splendido Hotel

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Al Di Meola : Splendido Hotel (1980 - Sony/Columbia)

Les premiers Al Di Meola ont tous cette espèce de fougue dynamique où la guitare accoustique ou électrique fonce tête baissée, laissant souvent quasiment tous les instruments à la traîne, ce nouvel album n'échappe pas à la règle si ce n'est que pour la première fois, Di Meola ralentit sensiblement le rythme, sans pour autant perdre en énergie.

Ainsi le premier morceau, "Alien chase on Arabian Desert" est typiquement du Di Meola : un rythme lent qui s'accélère progressivement pour parfois faire preuve d'une espèce de rage de vivre typique du bonhomme (Di Meola le surdoué à sorti son premier album a 19 ans avec un style déjà là depuis le début. De son aveux, il voulait devenir le plus grand guitariste quand il était ado. Pour beaucoup, il a atteint ce but...). Mais ce qui surprend là, ce sont les quelques notes de synthétiseur qui permettent une écriture plus cinématique du morceau qui, en 9 minutes, prend une certaine ampleur. On retrouvera le synthé à de rares moments sans que celui-ci ne prenne (heuresement ici) trop de place.

Musicalement, la guitare accoustique et des morceaux plus apaisés dominent sensiblement. Le guitariste livre des hommages au Tango ("Two to tango" juste composé pour guitare et piano, fabuleuse et... trop courte) ainsi qu'au Flamenco. Di Meola se risque même à faire du chant sur "I can tell", sublime morceau qu'on jurerait issu des meilleurs Santana (ce qui n'est pas rien). Sur "Roller Jubilee" (ZE morceau qui met de bonne humeur), il en profite pour faire une composition en boucle, presque disco (y'a quand même des marimbas !) et tente même une composition assez orchestrale pour "Isfahan", pour le coup, un peu ennuyeuse. Car le style du guitariste est de s'échapper des carcans et non de s'enfermer dans un cadre qui perd en spontanéïté et raffermit ses cordes si fluides.

D'un certain point de vue, cet album marque lentement le tournant de Di Meola qui ralentira de plus en plus ces compositions fougueuses pour arriver à une certaine sérénité jazz-rock sans heuresement perdre de son inimitable style à la guitare. Mais c'est encore très bon. Un album à acquérir pour les fans et les curieux assurément.




Slurp.

2 février 2009

Philip Glass : Orion

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Philip Glass : Orion (2004)

Ce blog sans du Philip Glass, c'était plus un blog digne de ce nom, non mais ! Qu'est-ce qu'Orion ? Une constellation. Un projet. Une alliance. De même qu'on peut tracer les étoiles en les reliant par traits dans la galaxie, la musique de Glass sera le trait d'union entre de multiples pays pour l' ouverture des jeux olympiques d'Athènes en 2004.

A cette occasion, le compositeur New-Yorkais qui a déjà une sévère expérience prolifique (Depuis les années 70, Glass publie 4 à 5 oeuvres par an) et un style inimitable (minimalisme jusqu'en 1973/1974 lors du "Music in twelve parts", répétitif et lyrique jusqu'a aujourd'hui) en profite pour créer des morceaux où ce sont les instruments qui symboliseront à chaque fois un pays. On trouve donc, répartis sur 2 disques, des pistes dédiées entres autres à l' Australie (avec un didgeridoo et des percussions omniprésentes), la Chine (avec l'utilisation du pipa, cette guitare typiquement asiatique) ou l'Inde (utilisation de la Sitar jouée par Gaurav Mazumdar dans une composition coécrite par Glass et Ravi Shankar --les deux avaient déjà collaborés ensemble sur "Passages" (1990). Glass considère Ravi Shankar comme son mentor, ni plus ni moins). Le dernier morceau, dédié à la Grèce reprend en hommage, tous les instrumentistes des autres pays et autres chansons pour un final majestueux.

Ce qui est fascinant, c'est qu'a quelques menus défauts (j'y viens après), on retrouve le style répétitif et en boucle de Glass, intact mais fusionnant avec de nouvelles sonorités d'autres pays. On retrouve tellement le style de Glass que l'on pourrait craindre parfois un peu de déjà vu. Dans son morceau dédié au Brésil, on croirait presqu'entendre la structure d'un des morceaux du Heroes de Bowie que Glass avait repris en hommage en 1996. Quand à Canada, sa première partie sonne ouvertement comme de la musique classique pure qui renvoit nettement à des compositeurs comme Rimski Korsakov/Moussorgski ou Grieg, à tel point qu'on est assez déboussolés (la seconde partie revient au violoncelle dans du pur Glass par contre -- inspiration écossaise et pour cause puisqu'il fait référence à la Nouvelle Ecosse précisément comme partie du Canada, endroit où il vit dorénavant avec sa compagne Wendy Sutter).

Mais malgré ces menues broutilles, on se rend compte avec le recul qu'on est en présence d'une oeuvre originale et certainement majeure du maître.

1 février 2009

Tangerine Dream : Atem

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Tangerine Dream : Atem (1973)

On peut considérer ce disque comme un disque de transition entre la période chaotique des débuts ("Electronic meditation" --qui n'a de méditation que le nom parce que sinon c'est bourrinage à fond--, "Alpha Centauri", "Zeit" et ce "Atem") et la seconde période (plus planante --nos teutons sont des fans d'un certain Pink Floyd, ce qui ne les empêche pas de rester à leurs clavier et de faire leur zik dans leur coin sans tenter de copier ou faire dans l'hommage pompeux) qui s'ouvre au groupe dès lors qu'il signe chez Virgin en 1974 avec "Phaedra". Pourtant, on peut aussi dire que c'est un album à part entière.

Un album qui s'avère parfois à la limite de l'inécoutable et ce, dès la première piste. N'allons pas par quatre chemins, à l'instar de sa pochette étrange dont on ne sait pas si on doit la trouver belle ou inquiétante (je sais pas vous mais ce gosse me fout un peu les jetons), le disque s'ouvre sur une pièce d'une vingtaine de minutes, Atem qui noit des sonorités sous des percussions qui roulent sans fin. Une sorte de magma sonore confus qui se terminera dans une ambiance quasi lugubre où un vent sidéral obtenu par le synthé semble planer jusqu'a la fin. Aime-t'on Atem ? Je ne sais pas. En tout cas, ça demande dès le début une sacré dose de courage pour continuer jusqu'à la fin. La suite ne fait que le confirmer. Fauni-gena nous assène des bruits de jungle étrange avec toujours ces notes atmosphériques qui font froid dans le dos. Quand à Wahn, avec ses rires et ses voix étranges, c'est limite si on ne demande pas si on est tombé dans une tribu de cannibales. Un morceau étrange presque quasiment composé que de voix, aussi radical que les autres pistes. Et aussi à la limite de l'inécoutable.

Bref, c'est un album qui s'écoute comme une épreuve de force où l'auditeur est constamment vaincu, terrassé. J'avoue que contrairement à leurs oeuvres qui vont suivre, encore pas très commerciales (du moins en comparaison avec les albums de la fin 80's), je ne l'écoute pas toujours. Heuresement la suite sera bien plus mélodique et carrément géniale, ne le cachons pas.

Remarquez, si vous voulez faire peur à un ami, enfermez le dans une pièce avec le disque qui tourne très fort. Là, oui, vous obtenez un résultat qui surpasse les pires tortures infligées à Guantanamo. agnaaa


24 avril 2008

Scott Walker : And who shall go to the ball ? And what shall go to the ball ?

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Scott Walker : And who shall go to the ball ? And what shall go to the ball ?

Dans la lignée directe de The drift, son disque qui fait peur (si, si), Scott Walker embraye sur un projet experimental (euphémisme, après The drift, le déluge...) et surtout instrumental en 4 pièces d'a peine 6 minutes chacune. Une sorte de EP chaotique qui ne vous épargnera pas non plus.

Car "And who shall..." est bien le digne petit-frère de The drift. Si la première piste joue sur les silences et les cassures, la suite s'avère plus consistante, vous faisant traverser une sorte de Silent Hill crépusculaire hanté d'étranges ombres visqueuses. A l'écoute, on a peine à imaginer que tout soit composé pour un ballet de danse avec de jeunes handicapés, on pourrait même se passer d'imaginer quoi que ce soit tant la musique, hautement exigente et froide comme la mort se passe de quelconques images. Le final aboutit sur la dernière piste où tout semble comme suspendu, stoppé, figé net sur une ultime note prolongée, belle mais terrifiante qui ne semble ni plus ni moins qu'annoncer l'apocalypse...


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24 avril 2008

Un tour de chauffe.

Vous savez quoi ?

L'inaction me pèse.

On peut appeler ça une sorte de retour, oui.

15 janvier 2008

Reprise. Ou pas.

Dois-je continuer ce blog ?
Faut-il que ce blog continue ?
Ah ben oui bien sûr !
Bof...Tu peut te reposer, tu en as déjà bien fait.
Gne sais pas, je déboule ici grâce à Google, j'ai pas exploré.

Résultats
13 juillet 2007

Twin Peaks - Fire walk with me

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Twin Peaks - Fire walk with me (Warner/Wea - 1992)

Le film de David Lynch suit de deux ans sa série culte mais chronologiquement, se situe plusieurs jours avant le premier meurtre et la découverte du corps de Laura Palmer dans la série (premier épisode ou épisode pilote) et cette fois, plus encore que dans la série, Lynch et son compère Badalamenti peuvent prolonger les thèmes musicaux mais aussi l'univers sonore (et visuel mais ça c'est le film) tant de la série que le film. Vous me suivez ?

Disons qu'on reste dans les thèmes jazzy (en grande partie) qu'on peut retrouver dans la série mais cette fois, c'est encore plus sombre ou distant. Dès le thème majestueux de l'ouverture (le bien nommé "fire walk with me" en première piste), on comprend que l'on va plus loin que la série. Cette première piste, digne représentante d'une tradition sonore-jazz du film noir instaure une tension que l'on retrouvera en suspens sur l'ensemble du disque. Bien sûr, ici encore et plus que dans la série, la magie Badalamentienne opère une fois de plus, que ce soit à travers l'énergique "the pine float", le rêveur et sensible "best friends" ou "question in a world of blue" chanté (susurré ?) par une Julee Cruise qui nous emmène toujours plus loin.

Et quand à l'image des dernières scènes du film, monte "the voice of love", on est cloué, on chiale, le film, la B.O puis l'utilisation des deux (la B.O et le souvenir du film) frappent à puissance 10. Lynch a gagné, on est terrassés, jouissants d'extase, on en redemande encore et encore pour ce qui est l'une des meilleures bandes originales des 90's.

13 juillet 2007

Tangerine Dream : Stratosfear

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Tangerine Dream - Stratosfear (Virgin - 1976)

Un titre des plus étranges et équivoques à la fois (la stratosphère --donc lieu propice pour la musique planante du groupe-- doublée de "fear" qui montre bien le programme inquiétant que le rêve mandarin va dérouler une nouvelle fois) pour une musique à mi-chemin entre électronique et rock dans un background assez houleux...

Du point de vue musical, le groupe a progressivement abandonné les plages ambiantes de Phaedra (1974) et Rubycon (1975) pour se tourner vers une musique electronique un peu plus rock en elle-même (qui aboutira peu de temps plus tard a la gifle de Force majeure (1979) avant de repasser furtivement le temps d'une poignée d'albums aux longues plages planantes et rêveuses. Puis les années 80 débouleront en force et la musique du groupe changera radicalement avec les équipements digitaux. Le "son" se fera largement plus froid...). La guitare (accoustique et électrique) qui faisait son apparition timide sur Ricochet (impro enregistrée live, hallucinant, album précédent) devient ici un instrument important du processus, tant dans son utilisation en solos (le bref mais jouissif solo de guitare électrique de Stratosfear) qu'a l'accoustique (le presque folk de seconde piste) où en simple texture (piste 3) supportant la musique.

Stratosfear est sombre (et un peu glauque), peut-être plus que les précédents disques (mais moins qu'a leurs débuts je pense, m'enfin, c'est à vérifier vu que je ne possède pas "Atem" ni "Zeit") mais garde ce qui fait la touche du groupe : mélodies assez belles à la limite de l'improvisé et du structuré avec "inquiétante étrangeté" (d'ailleurs la piste 2, on a vraiment l'impression a un moment qu'un malade mental nous souffle dessus, juste derrière nous... Ecoutez, vous allez comprendre... ^^' ) et richesse des compositions (si vous remarquez bien pour ceux qui possèdent l'album, les 3 premières pistes commencent et se terminent par les mêmes notes...J'avais pas fait gaffe au début).

D'ailleurs, est il utile de préciser que Tangerine Dream semble plus a l'aise dans les morceaux longs ? En celà, "Stratosfear" qui donne son titre à l'album fut longtemps (et encore aujourd'hui) considéré comme le "Stairway to heaven" du groupe : lente montée progressive electronique, tension qui s'accumule avant de brusquement tout décharger dans un bref mais jouissif solo de guitare. C'est aussi ce qui en fait un de leurs meilleurs morceaux...

Stratosfear est un peu court mais il compense ce léger défaut par la richesse des morceaux, ce qui fait qu'on prend un malin plaisir a y revenir, le poison s'étant lentement bien dilué dans nos petites oreilles...

J'avais mentionné un peu de houle plus haut ?
J'y reviens. A cette époque, les prises de bec entre Baumann (flûte et keyboards (*)) et Froese (guitars and lead keyboards on peut dire) commencent à prendre de l'ampleur, le premier reprochant au second (si j'ai bien compris) que la musique commençait a devenir commerciale et surtout que Froese étendait son emprise et sa main mise sur le groupe un peu trop. A plusieurs reprises, pendant l'enregistrement puis la tournée suivant Stratosfear, Baumann menace de claquer la porte.

Ce qu'il fera peu de temps après la tournée américaine qui donnera l'énorme disque live "Encore"...

En résulte dans la tension, cet excellent disque où une étrange ambiance de solitude plane dans le groupe.



(*) classe non, la prononciation à l'américaine ? :)

4 juillet 2007

Scott Walker : Tilt

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Scott Walker - TILT (1995 - Fontana/Warner)

Vous avez vus la pochette ? Indescriptible au possible, hein ? Eh bien à l'image de sa pochette, Tilt est un ovni inclassable à la limite de l'ambiant, l'indus, le chant de crooner (Scott Walker fut l'une des sources d'inspiration majeure de David Bowie et Neil Hannon (the divine comedy) par ces nombreux disques parfois très Brelliens des 60's mais par la suite, son chemin dévia vers des terres inquiétantes et désaxées) et la pop. En fait "Tilt" est la réunion à coup de baguette magique de tous ses ingrédients là, créant un drôle de paquettage.

On ne sait combien d'exemplaires ont pu se vendre de ce..."truc". Mais ce genre d'exercice de style, ça s'appelle de l'Art croyez moi. Et qui plus est, ce serait plus de l'art contemporain à défaut d'être populaire et universel car voyez-vous, c'est un disque difficile d'accès pour le menant, le gueux qui n'écouterez que de la musique "facile". Mais (ne m'envoyez pas de tomates pourries, j'en ai déjà plein dans le frigo entre le citron et les carottes merci) même l'amateur de musiques sortant de l'ordinaire sera pris au piège de cet attrape-oreille. Et ici, aucune référence a laquelle se raccrocher, nous sommes perdus face a une musique douloureusement bruitiste et mélancolique qui, au fil des écoutes, se laisse lentement s'apprivoiser pour délivrer une beauté incroyable. Oui, sans doute l'un des disques les plus difficile d'accès des 90's mais sans doute au final l'un des plus beaux.

Chef d'oeuvre sans nom.


tiltverso



edit ! Voici l'album à télécharger dans son entier ! Bonne écoute, bande de vauriens...Et n'oubliez pas, celà demande du temps, ce n'est pas un album facile, oh que non !

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